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Paul Moreau, un talent d'exception!

  • Photo du rédacteur: Loranne Bourdages
    Loranne Bourdages
  • 22 juin
  • 6 min de lecture
Pochette de l'album Soie de Paul Moreau
Pochette de l'album « Soie », de Paul Moreau

Paul Moreau est un jeune artiste exceptionnel. Auteur-compositeur-interprète, acteur, cinéastre et musicien, il vient tout juste de lancer son premier EP instrumental. Grâce à son piano et à son talent hors du commun, il nous fait découvrir un univers musical bien à lui. À tout juste 18 ans, Paul a déjà un parcours artistique incroyable. 


À 10 ans, il fait son entrée en s’accompagnant au piano, sur la grande scène de La Voix Junior (2017). Il impressionne Alex Nevsky et Marie-Mai avec une magnifique interprétation, ce qui lui ouvre les portes de l’équipe d’Alex. Paul a également joué un rôle important en tant qu’acteur dans la série québécoise À propos d’Antoine. Une série touchante qui raconte l’histoire d’une famille qui tente de s’adapter à la réalité d’un adolescent polyhandicapé. 


Il a accepté sans hésiter de répondre à mes questions et je lui en suis très reconnaissante! Avec cette entrevue, mon objectif est vraiment de mettre en lumière son talent prodigieux et son ambition qui l'amèneront assurément très, très loin dans le monde artistique.  


Peux-tu nous nommer les moments forts que tu as vécus ces dernières années?


L’expérience la plus marquante de ces dernières années, tant sur le plan professionnel qu’humain, a été de travailler sur « À propos d’Antoine » en tant que doublure d’Antoine. Antoine Parent-Bédard, qui joue son propre rôle dans la série, est un jeune homme polyhandicapé et autiste qui vit avec des crises d’épilepsie sévères. Pour faire simple, j’ai dû me mettre à sa place pendant deux saisons, et je peux affirmer sans hésiter que cela change complètement notre perspective sur la vie. Côtoyer et vivre certaines des situations abordées dans la série nous fait réaliser que nos « problèmes » ne sont pas si graves que ça. Même les choses les plus simples prennent un nouveau sens, et je ne serais pas la même personne sans cette expérience. Sur le plan professionnel, c’était une chance incroyable de travailler avec des gens aussi talentueux. J’ai acquis une précieuse expérience de plateau et cela m’a inspiré à travailler encore plus dur sur mes propres projets cinématographiques. C’est d’ailleurs de là qu’est né mon album! C’est pendant le tournage, en rentrant fatigué à la maison, que j’ai commencé à composer. 


Quel est le moment le plus mémorable dans la création de ton album Soie?


Je dis souvent que cet album a été composé sur une année entière, et créé en une semaine. C’est un peu contradictoire, mais c’est vrai! J’avais tous les morceaux qui me trottaient dans la tête pendant des mois, et puis un jour, après avoir terminé ma session au cégep, j’ai décidé de me lancer et de faire l’album cette semaine-là. C’était un peu un défi de fou, surtout que je n’avais que trois chansons complètement composées sur les six de l’album, et pour seulement deux d’entre elles j’avais les démos. L’enregistrement n’a pas été facile non plus : je devais tout enregistrer d’un coup sur une seule piste audio pour chacune des chansons. Le seul effet que j’ai ajouté, c’est beaucoup de reverb. Je me suis tellement pressé que j’ai composé Déluge et Esquisse en une seule journée. J’ai d’ailleurs enregistré Esquisse sans préparation, en une seule prise. Autrement dit, c’était de l’improvisation totale! 


Pour un jeune qui n'a jamais fait l’écoute d’un album de musique instrumental, quel pourrait être le contexte idéal pour l’écouter?


J’ai créé cet album pour que les gens puissent s’y perdre. Comme le dit si bien Alexandra Stréliski, une pianiste qui m’a beaucoup inspirée, en parlant de son album Inscape : « C’est un voyage de l’intérieur ». Chaque morceau de mon album raconte une petite histoire qui me faisait voir des images, et c’est de là que viennent les noms! À chacun d’y trouver son inspiration, qu’elle soit la même que la mienne ou pas (encore mieux !). Pour certains de mes proches, c’est la musique parfaite pour s’endormir. Pour moi, c’est la bande sonore idéale pour me perdre dans mes études, mes projets, mes histoires et mes pensées.


Comment as-tu développé tes talents hors du commun en chant et en musique?


La musique, c’est vraiment dans ma peau. J’ai toujours été un grand fan de musique, depuis que je suis tout petit. Je chantonnais avant même de savoir parler, et ma grand-mère, qui a toujours rêvé d’avoir un pianiste dans la famille, m’assoyait sur le piano dès l’âge de six mois. J’ai commencé à prendre des petites leçons avec elle plus régulièrement à l’âge de 3 ans. Ensuite, là où j’ai vraiment pu m’émanciper, c’est en faisant mon primaire en concentration piano à l’école de l’Harmonie St-Édouard. Et en plus, au même moment, j’avais des cours avec Warren Stolow, un lauréat du Festival International de Jazz de Montréal, en solo à la même école où j’enseigne présentement. C’est dire qu’il y a quand même beaucoup de travail en arrière de tout ça!


Si tu avais un rêve (même le plus fou), quelle réalisation voudrais-tu atteindre avec cet album?


Comme je l’ai dit tout à l’heure, j’ai composé la plupart de cet album pendant le tournage d’À propos d’Antoine. J’avais donc toutes les émotions de cette histoire en moi quand j’ai trouvé ces notes. J’avais proposé à la production d’utiliser mes compositions dans la série, mais au final, j’en ai fait un album! Depuis, on m’a montré de l’intérêt plusieurs fois pour travailler sur des projets cinématographiques. C’est un rêve d’enfance de pouvoir mettre ma musique à l’image, qu’elle soit de moi ou de quelqu’un d’autre. C’est génial quand les gens apprécient mes compositions!


Avec un talent aussi exceptionnel, qu’est-ce que les gens de ton entourage te disaient lorsque tu étais plus jeune? 


Au fil des années, j’ai reçu beaucoup de compliments, mais il y en a un qui revient toujours quand je revois quelqu’un de mon entourage après un certain temps. Ils me demandent tous, comme beaucoup de musiciens l’ont sûrement déjà entendu :   « Tu fais toujours de la musique? » Pour moi, c’est l’un des compliments les plus flatteurs que je puisse recevoir, parce que ça veut dire qu’ils veulent en entendre encore plus! On m’a souvent comparé à plein d’autres pianistes chanteurs, mais je pense avoir trouvé mon propre son. Je pense que comme dans tout aspect de la vie, on se forge continuellement en tant qu’artiste et c’est en se tournant vers l’autre qu’on finit par se découvrir. Alors je souhaite faire évoluer cette petite parcelle d’idée que j’ai développée avec les années. C’est comme un arbre qui grandit, il change et se développe au fil du temps.


Quelles sont tes plus grandes fiertés dans ton parcours?


Chaque projet est une source de fierté pour moi. Je m’y consacre corps et âme, et à chaque fois que je me lance dans un nouveau projet, je veux faire encore mieux, encore plus gros que la dernière fois. Je ne peux pas me permettre de m’arrêter ; la vie avance, et j’essaie d’en tirer le maximum. Donc, la réponse facile serait de dire que mon projet actuel est celui dont je suis le plus fier, mais chacun de mes projets a commencé quelque part. Je pense que ce dont je suis le plus fier au fond de moi, c’est d’avoir commencé, et surtout de continuer. C’est de toujours avoir eu ces passions pour la musique et le cinéma et de m’y être dévoué sans compromis. C’est de ça dont je serai toujours le plus fier parce que ce dont je suis fier aujourd’hui sera probablement minuscule comparé à mes futurs projets, du moins je l’espère! 


Qui t’inspire le plus et pourquoi?


Il y a tellement de musiciens que j’admire! Daniel Bélanger, Jacob Collier et Masayoshi Takanaka. Ça dépend vraiment du projet sur lequel je travaille. Quand il est question de musique, trois noms me viennent en tête : Alexandra Streliski, Ryo Fukui et Richard Desjardins. J’adore la musique émotive et prenante de Streliski, la fougue et la compréhension du Bebop de Fukui, et la poésie d’une simplicité extrêmement complexe et brillante de Desjardins. De ces trois-là, c’est Richard Desjardins qui m’a le plus transformé et transporté.


Quel est ton objectif pour le futur et les moyens que tu prends présentement pour l’atteindre?


J’ai plein de projets en tête! Je rêve de faire du cinéma, de la télé, de la musique. J’ai tellement d’idées que parfois, je me sens un peu perdu. Musicalement, je veux continuer à m’améliorer en tant que chanteur et auteur. J’ai des choses à dire, mais je n’ai pas encore trouvé les bons mots. À part ça, j’adorerais avoir mon propre studio d’enregistrement, ma boîte de production et ma boîte de pub. J’ai aussi envie de créer ma propre maison de disque. Avec la sortie de mon album, j’ai découvert ce que c’est que de travailler « comme un label », et j’ai trouvé ça vraiment intéressant! Mais peu importe ce que je fais, le plus important pour moi, c’est de toucher les gens et de les faire voyager. Je veux les emmener dans un coin de leur âme qu’ils n’ont peut-être jamais exploré, j’aimerais pouvoir guider le plus de gens possible à travers leur propre parcours. 



J’ai connu Paul, car nous étions tous les deux élèves dans la même école de chant, Studio ChordFx! Je me rappelle de le voir sur scène interprétant au piano Tu m’aimes-tu? de Richard Desjardins de façon magistrale. Il sait comment captiver la foule et son talent témoigne de son travail sans relâche. Paul est sur la bonne voie pour réaliser tous ses projets. Entre sa musique, son futur studio, ses projets de cinéma et de télévision, c’est un exemple parfait d’un jeune inspiré et inspirant! 


Merci encore Paul de ton temps et de tes réponses! 

 

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Loranne

Paul Moreau vient de sortir un album
Paul Moreau

 
 
 

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